Publication : Sexualité, violences sexuelles et jeunes en exil. Quels outils et quelles pistes pour l’avenir ?
19.06.2020 by Melanie
Une recherche menée par Keygnaert et collègues en 2012 a montré que plus de la moitié (57 %) des réfugiés, des demandeurs d’un droit de séjour et des personnes en séjour irrégulier en Belgique et aux Pays-Bas avaient été en contact direct ou indirect avec des violences sexuelles, y compris le viol et l’exploitation sexuelle. Un cinquième des personnes ayant participé à cette recherche ont indiqué qu’elles avaient elles-mêmes été victimes de violences sexuelles. Une recherche ultérieure menée par Keygnaert et collègues en 2015 a examiné la prévalence de la violence sexuelle dans un contexte européen plus large et a montré que dans les centres d’accueil européens, les hommes et les femmes ainsi que les résident·e·s et les professionnel·les risquent d’être exposé·e·s à diverses formes de violence, y compris la violence sexuelle. Plus de la moitié des participant·e·s (58 %) ont indiqué qu’ils avaient été directement (23 %) ou indirectement (77 %) exposé·e·s à la violence sexuelle.
Selon le HCR, il y a plus de 70 millions de personnes déplacées dans le monde, dont 26 millions sont des réfugiés qui cherchent une protection contre la persécution en dehors de leur pays d’origine. En outre, le HCR souligne que la moitié des réfugiés dans le monde sont des enfants. Les chiffres ci-dessus – la forte présence de mineurs au sein de la population réfugiée et la prévalence de la violence sexuelle parmi les réfugiés et les personnes en séjour irrégulier – illustrent l’urgence de la question.
Afin de répondre aux besoins des professionnel·le·s travaillant avec des mineurs en exil, nous avons organisé le 22 mai 2019, en collaboration avec le centre d’expertise de l’Institut Supérieur des Sciences de la Famille (Kenniscentrum Gezinswetenschappen) de la haute école Odisee (de co-hogeschool Odisee), la journée d’étude « Sexualité, violences sexuelles et jeunes en exil, quels outils et quelles pistes pour l’avenir ? ». L’objectif de cette journée était de fournir des clefs de compréhension afin de reconnaitre la violence sexuelle et soutenir les victimes dans leur résilience.
À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit et la Journée mondiale des réfugiés, respectivement le 19 et le 20 juin, nous avons réalisé ce rapport pour mettre en lumière quelques projets intéressants et bonnes pratiques qui ont été discutés lors de la journée d’étude de 2019.
Défense des Enfants Internationale–Belgique aborde, dans sa contribution introductive, la question de la violence basée sur le genre. Les contributions de Esperanto et Boysproject visent à donner un meilleur aperçu des défis que pose l’accompagnement de profils spécifiques tels que les victimes de la traite des êtres humains et les travailleurs du sexe masculins ou transsexuels. Groupados – SOS Enfants ULB aborde la perspective des jeunes ayant recours à une sexualité abusive. Enfin, Sensoa et le Planning Familial de la Senne fournissent une note plus légère avec une contribution sur la manière dont les intervenants sociaux qui travaillent avec des jeunes peuvent aborder la sexualité et comment ils peuvent leur donner une éducation sexuelle culturellement adaptée.
Nous espérons que cette publication fournira aux professionnel·le·s travaillant avec des enfants et des jeunes en exil des outils pour aborder des questions telles que la sexualité et la violence sexuelle et les aider à guider ces jeunes de manière appropriée.